
Huit assurés sur dix liquident leurs droits sans décote, quitte à partir plus tard, souligne une étude du Conseil d’orientation des retraites.
La grande majorité des Français partent à la retraite une fois de leur taux plein atteint. Selon un document présenté le 21 mars 2019 et réalisé par le secrétariat général du Conseil d’orientation des retraites (COR), 80 % des assurés liquident en effet leurs droits une fois qu’ils sont assurés de percevoir une pension complète, c’est-à-dire sans décote.
Pour atteindre cet objectif, il faut soit disposer d’un certain nombre de trimestres de cotisation qui varie selon l’année de naissance, soit atteindre l’âge d’annulation de la décote (AAD), à partir duquel la minoration est automatiquement supprimée et qui est fixé à 67 ans. Pour autant, les données du COR ne veulent (heureusement) pas dire que 20 % des retraités touchent une pension minorée.
10 % de «surcotants»
Autre enseignement du document du COR : le pourcentage d’assurés qui partent à la retraite à l’AOD est passé de 50 % à 40 %. Certes, les allongements de la durée d’assurance instaurés par les réformes de 2003 et de 2014 (de 166 trimestres pour les assurés nés en 1955 à 172 trimestres pour ceux nés à partir de 1973) ne sont pas étrangers au phénomène. D’ailleurs, 25 % des Français partent entre 62 et 67 ans et 1 5% une fois qu’ils ont atteint l’AAD.
Davantage de retraites anticipées
Mais la baisse de départs à l’AOD s’explique aussi parce que de plus en plus de Français liquident paradoxalement leurs droits… plus tôt. Mis en place en 2004, le dispositif de retraite anticipée pour carrière longue (RACL) permet aux actifs qui ont commencé à travailler avant l’âge de 20 ans et qui justifient de tous leurs trimestres, de partir avant 62 ans.
Quasi nulle avant l’entrée en vigueur de la RACL, la proportion de salariés partant avant l’âge d’ouverture des droits se situe aujourd’hui à environ 10 %. Cette situation ne devrait toutefois pas perdurer, prévient le COR. Avec l’obligation de scolarité à 16 ans et l’allongement de la durée des études, les Français entrent de plus en plus tard dans la vie active et sont donc, par ricochet, de moins en moins éligibles au dispositif.
Source : http://www.cor-retraites.fr/IMG/pdf/doc-4454.pdf